Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
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Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
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![qiiemraenl des points osseux, et niAine des gonflements ou renflements dans leur tissu. On a trouvé dans les bron- ches d'un lapidaire de la poussière des pierres qu'il avait travaillées dans son atelier. Les tailleurs de pierre ont quel- quefois dans les bronches de peiites con- crétions graveleuses. Les perruquiers sont souvent incommodés ])ar l'irrita- tion que produit dans les poumons la poudre qu'ils ne cessent d'aspirer avec l'air. Les glandes bronchiques devien- nent dures et calcaires. Il en ré.uillc de petits calculs, qui se détachent quelque- fois et qui sortent par la voie de l'ex- pectoration ; et alors il n'est pas rare qu'il coule un jieu de sang en même temps. Les scrofuleux, les asibmatiques, les goutteux y sont sujets. Fal)rice de Hilden a trouvé dans la substance du poumon d'un asthmatique une pierre dure, inégale, de la grosseur d'une noix, et enveloppée d'une membrane ■ très- ferme. Il vit aussi autour des bronches plusieurs tubercules concrets. Il a de même observé dans le poumon d'une femme un grand nombre de calculs dont les uns étaient blancs et les aulres noirâ- tres {Cent., 2, obs. 29 , p. 107). A l'ou- verture du corps de Smilh , Tyson a vu dans l'un des lobes du poumon une pierre de la grosseur d'un noyau de ce- rise [Transact. philos., ann. 16S7, n» 187). Tumeur enkystée au lobe droit du poumon chez un homme de soixante- dix ans attaqué depuis long temps d'une difliculté de respirer. Il y avait un noyau ossilié dans le centre ( Mercure de. France, 176G, octobre, p. 167). Un voi- turier qui avait une toux sèche consulta Morgagni. Il lui montra une pierre, du volume d'un petit noyau de pêclie, qu'il avait expectorée après de grands efforts ; il lui montra aussi deux autres pierres plus petites, de la grosseur de grains de vesce, qu'il disait avoir sentie.-, monter du poumon droit vers la gorge (De sed. Ep. 15, art. 20). Les calculs bronchiques ou pulmonaires varient depuis la gros- seur de gr.iins de millet jusqu'à celîe de riz , de pois, d'aveline et d'œuf de pi- geon. iKs sont oriiinairemcnt blanchâtres et lisses. Zaculus et Wedelius eu ont vu qui étaient â|)rrs et anguleux. Il y en a de très-durs; d'autres sont friables, cré- tacés, le plus souvent tophacés, et à peu près de la même nature que les nodus des goutteux. Ils peuvent avoir l'appa- rence d'un os. Morgagni a vu un os con- cave qu'un médecin cachectique avait Chopot'l, :S VOIES URINAIRES, 97 rejeté l'ar la toux. Des ignorants pré- tendaient que c'était un morceau de l'os hyoïde ou une portion de la trachée ar- tère. Ce n'était ni l'un ni l'autre, mais une concrétion bronchique détachée par une expectoration violente {De sed. Ep. 2V, art. 24). Une toux opiniâtre et sèche, l'orlhopuée sont souvent provo- quées ])ar ces calculs. Les malades les rejettent en toussant. Une femme atta- quée depuis long temps d'une difficulté de res|)irer, avec une toux sèche et courte haleine, était traitée comme asth- matique; un jour, comme elle était oc- cupée à quelques travaux domestiques qui exigeaient assezde mouvement, il lui prit tout il coup une toux violente qui lui fit cracher une pierre de couleur cen- drée et de la grosseur de la première phalange du pouce : dès lors elle fut dé- livrée entièrement de la toux et de sa courte haleine ( Act. de Copenh. , an- née 1G72, obs. 98). Quoique ces con- crétions soient en général d'un fâcheux pronostic , on voit assez souvent des personnes qui ont rendu de ces sortes de pierres jouir d'une bonne santé. On défend dans ce cas la diète lactée, comme trop incrassante. Nous avons parlé des pierres du pé- ricarde et du cœur.— C'est dans les vis- cères du ventre qu'on observe le plus communément des concrétions albumi- neiises, cartilagineuses ou pierreuses. L'épiploon en est quelquefois le siège. Cette membrane , graisseuse dans l'état naturel, est mollasse , souple ; elle pèse depuis trois onces jusqu'à six. J'ai ouvert le cadavre d'un homme extrêmement gras, dont les parois de l'abdomen avaient trois pouces d'épaisseur; l'épiploon, très- volumineux , contenait plusieurs con- crétions lymphatiques tojihacées : il pe- sait près de cinq livres, l es Mémoires de l'Académie des sciences de Paris , aiin. 1733 , pag. 34 , fournissent un cas de concrétion singulière de l'épiploon. Une fille de soixante - treize ans avait senii, dès l'âge de trente quatre ans , un poids et une tumeur au dessous de l'cslomac. Cette tumeur augmenta gra- duellement jusqu'à l'âge de soixante-dix ans; alors son volume fut énorme. Cette fille fit une chute sur le ventre à soixante- douze ans et demi : elle devint hydropi- qiic. On lui fit la ponction ; elle mourut au bout de six mois. On trouva l'épi- ploon du poids de treize livres neuf on- ces. Il était si endurci qu'il fallut cm- ployer la scie pour l'ouvrir dans sa lou- 7](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0105.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)