Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
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Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
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![exactes sur les altérations que cette hu- tneur éprouve pendant et après son re- froidissement. 11 prit l'urine d'un homme sain et dans la famille duquel il n'y avait point eu de calculeux. Il mit ce liquide , rendu le matin , douze heures après le repas et un sommeil tranquille , dans un vase de verre cylindrique d'un demi-pouce de diamètre. Celle urine était encore chaude, d'une couleur cilrine, bien transparente et bien homogène. Le mi- croscope ne lui fit rien voir d'étranger sur le fond, sur les parois du vase , ni dans aucun point de la liqueur. 11 laissa celle urine à l'air, dont la lempératiiru était à 72 degrés du thermomètre de Fahrenheit et à l7 degrés et 1/2 du Ihermomèire français. Il couvrit seule- ment d'un papier l'orifice du vase, afin d'empêcher lu poussière almosphérique de toucher l'urine. Huit minutes après, cette humeur refroidie devint louche. Boerhaave aperçut au microscope une grande quaiUilé de corpuscules coton- neux ou floconneux agiles du haut en bas; bientôt il vit à l'œil nu des siries semblables h celles qui se forment dans le mélange de l'alcool avec l'eau: il ob- serva que ces stries ou la matière qui obscurcissait la transparence de l'urine et qui se condensait se rassemblaient en un nuage blanc , qui, occupant d'abord tout le diamètre du vase , se resserrait peu à peu vers son axe ; c'est ce que les anciens avaient appelé c'neorème , sut- pensum. Ce nuage diminua encore peu à peu de volume , s'épaissit, devint plus dense , s'abatlit ou se précipita au fond du vase , en formant un dépôt que l'on nomme le sédiment de l'urine. Ce dépôt, vu au microscope, offrit a Boerhaave de jietils cristaux plats , brillants ; il y en avait de semblables sur les parois du vase de verre : d'a))ord blancs , ils pas- sèrent au rouge en une demi-heure, et après deux heures ils avaient pris lu cou- leur du sable rou;^e qu'on voit sur les parois des puis de chambre. Ces pelils cristaux restèrent (juclque teuips arrêtés sur le sédiment ; mais , devenus plus gros , il s'en préciiiila beaucoup au fond du vase. A celte époque il y eu avait aussi à la surface de l'urine qui se dépo- saient h la moindre secousse impriniée au vase.Toutes ces molécules cristallines croissaient de telle manière , qu'après vingt-quatre heures elles avaient acquis la grosseur des graines de moutarde. Leur figure était rhomboïdale. Il y en avait d'autres mêlées avec elles, qui Voies uRiiïAiRis. 19 étaient des parallélipipèdes, plus rouges et plus grandes que les premières. On y voyait aussi quelques cristaux cubiques, mais très-peu nombreux. Jamais , dans ces expériences , Boerhaave n'a aperçu des cristaux aussi f^ros parmi le dépôt que ceux qui reposaient sur les cô és et au fond du vase. Ce sont ces cristaux que ce physicien a regardés comme les rudiments du calcul ( Fan Swietcn Comment, in Jplior. t. v, p. 18 3). L'urine de tous les hommes présente ces phénomènes ; mais chez les uns ht séparation du dépôt est quelquefois ac- complie en moins de deux heures , chez d'autres elle est plus tardive : alors l'u- rine resie claire, nelle et limpide. Quant au sédiment qui se porte au fond du vase, il est d'une nature saline , muqueuse et albumineuse. Il est uniforme, un peu blanchâtre, demi - transparent et seur- blable à une gelée légère par son égalité, ])ar sa conlinuilé et sa consistance. Il se remarque toutes les fois que l'urine est parfaite et bien cuite. Après la sépara- lion (le ce sédiment , l'urine est quel- quefois un jour ou deux sans pi'ésenler de nouveaux phénomènes ; son odeur s'allère, s'exalte: niais tôt ou lard , et souvent même immédiatement après ce sédiment, il se forme à la surface de l'urine une pellicule composée de parties salines unies ensemble par un lien niu- cilagineux ; quelquefois , à la place de celle pellicule, on n'aperçoit qu'une substance qui semble être huileuse plu- tôt que saline, qui forme une couche légère, presque sans épaisseur, qu'il est impossible de recueillir , et qui, vue de côlé , présente les couleurs de l'iris. En même temps les parois du vase se couvrent d'un dépôt salin ou de cristaux de matières salines , de forme et de cou- leurs différentes , et dont la substance est dure et grenue. Ces cristaux, qui se forment pendant le refroidissement de l'urine, produisent, en se réunissant, des sables ou des graviers qui prennent une couleur rouge ou grisâtre, une forme et un volume assez varit's : on en a vu de forme octaèdre et de la grosseur d'un grain de blé. Leur couleur est (|Uul- quefois d'un rouge brique , de pierre- hyacinthe , de grenat , quelquefois aussi d'une teinte jaunâtre , pâle et presque blanche. Souvent ces variétés de cou- leur se trouvent réunies dans la même urine ; mais alors les cristaux roures plus gros et plus pesants que les antres \ se séparent les premiers et viennent se 2.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0027.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)