Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
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Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
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![T»JI que l'urine r»fccnte cl chaude : alors elle n'a plus produit d'écume, ni d'odeur; elle a pris une couleur brunâtre. Re- froidie, elle n'est point redevenue glai- reuse ou filandreuse. Dans différentes épreuves faites sur l'urine glaireuse de ce calculeux, elle n'a jamais repris sa con- sistance visqueuse après avoir éprouvé une ébullition même légère. M. Vauqnelin a fait en ma présence l'examen cliimique du dépôt visqueux et hlancliàti cile l'urine de ce jeune homme. La matière de ce sédiment filait comme du blanc d'œuf, en raison de la ténacité de ses molécules. Exposée à la chaleur, une grande partie s'est coagulée; le reste a nagé en petits flocons dans la sérosité de l'urine. Au moyen de l'acide sulfu- rique concentré, celte matière s'est coa- gulée en une masse de la consistance du blanc d'œuf cuit ; la solution de la po- tasse dans l'eau lui a donné de la liqui- dité, de la transparence, et a développé beaucoup d'ammoniaque. Un acide versé dans celle dissolution par la potasse a précipité ce sédiment pur flocons, îi peu près comme il se trouvait avant l'union ou la combinaison de cet alcali. L'alcool versé sur la liqueur éclaircic par la fil- tralion , et dont une partie avait été coa- gulée par la chaleur , n'a produit aucun effet sensible; ce qui montre que cette liqueur ne contient point ou presque point de matière gélatineuse. L'eau de chaux versée sur l'urine séparée du sé- diment a occasionné un précipité blanc et très-abondant, et c'est une preuve de la présence de l'acide phosphorique. Enfin l'acide oxalique ou du sucre, em- ployé de la même manière , n'ayant pro- duit aucun précipité , cette urine n'a point ou n'a que très-peu de chaux; et le contraire se remarque dans l'urine saine. Il résulte de ces expériences que l'u- rine de ces calculeux était fortement alca- line, séreuse et albumineuse.Si, exposée au feu, elle ne donn.- it point de eoagu- lum albumineux, comme son sédiment soumis à la chaleur, c'est parce qu'elle contenait beaucoup d'eau ou de phlegine, et surtout un excès d'alcali volatil , le- quel empêche l'albumine de se coaguler. Ainsi la consistance de celte urine dé- pendait de la mucosité abondante four- nie par la tunique interne de la vessie. Les calculeux sont très sujets 'd cette ex- la décomposition du phosphate de soude ammoniacal. crélion muqueuse. Quelquefois le sédi- ment qu'elle produit dépose une matière grisâtre, saline, qui est de l'acide ni- trique et du phosphate calcaire.— Parmi les matières qui se remaniuent dans l'u- rine des malades, on admet une sub- stance huileuse qui se porte à sa surface en faisant une toile ou une nuée grasse de couleur d'iris. Ilippocrate dit que, s'il nage au-dessus de l'urine une sub- stance oléagineuse en forme de toile d'a- raignée , c'est une marque de consomp- tion dangereuse lorsqu'en même temps le malade maigrit et a de la Oèvre; mais, ajoute-t-il, cette substance dans l'état de santé annonce une élaboration par- faite des humeurs [Pj-ognosi. Àph. X]. Davach a vu une personne très-exté- nuée dont l'urine était blanche et si grasse à la superficie qu'on aurait pu ôter la graisse avec les doigts [Miroir des urin., p. 84). ,Te n'ai pas encore vu de substance véritablement huileuse à la surface de l'urine. Je n'ai aperçu dans sa décomposition qu'une pellicule mu- cilagineuse et irridée. Cependant plu- sieurs auteurs parlent de la graisse de l'urine comme d'un phénomène peu rare. Ils disent que les affections des reins occasionnent quelquefois celte ma- tière oléagineuse de l'urine, et que , quoiqu'elle ne paraisse point aussitôt que le malade a uriné, elle se montre plus promptement dans ce cas que celle qui dépend d'une colliqualion des hu- meurs. Des observateurs disent aussi que l'urine des sujets attaqués de la jau- nisse présente ordinairement, au milieu et sur la fin de la coction de la maladie, une substance huileuse et très-jaune , qui enduit fortement le pot de chambre, qui le teint et le rend diflicile à net- toyer : c'est un produit de la matière bilieuse répandue dans le sang, ou la partie colorante de la bile qui s'évacue avec l'urine. jNous manquons encore de connaissances exactes sur l'existence et la nature de la substance oléagineuse de l'urine. Les matières qui se manifestent or- dinairement dans l'urine des malades se déposent au fond du vase , et peuvent Être : 1° du sang ou des concrétions san- guines; 2» des filaments ou des parties floconneuses, muqueuses, blanchâtres, puriformes, imitant des poils ou filets , comme de la laine cardée (l); des glaires (1) On trouve quelquefois dans l'unnc de petits corpuscules longs , déliés, fda-](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0052.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)