Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
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Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
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![de caroncules, fjiie l'iifTedion csl clans les reins. LoiS(|iie les urines renlcrnicnt du suns,' en grumeaux, que l'iiypogaslrc et le ficrini'e sont douloureux, la vessie est all'i'ctée : le pisseiuent d'urines pu- rulentes et qui d('poscnl îles lames ou écailles li'lid(S, désigne l'ulcéralion de celle partie. Des observalcurs ont dit ((ue la vessie c.-t scabieuseou allaquéc d'une esiièce de {]ale, scnhies, lorsque les uri- nes sont cpa;s,-es et charrient beiiucoup de matières, comme du son. Quelques au- teurs ont prélendu que les urines bril- liintcs, liinjiidis, qui laissaient des cris- taux au\ jiaiois des vases , étaient un si- gne d'aiïcelion liypochondriaque ; que les urines pourprées, tenues et écumeuscs étaient un indice de pleurésie; que cel- les dont les nuages étaient comme autant de petits flocons et dont l'écume était long-temps à se dissiper, dénotaient la plitliisie : on a été jusqu'à ranger parmi les signes de grossesse l'urine claire et remplie de pelis atomes courant de côté et d'autre. Enfin on a prétendu tirer des urines bc;iucou[) d'autres signes encore moins certains et aussi faillibles. — Il en est des signes tirés de l'urine comme de ceux que fournissent les autres actions du corps. Seuls, ils sont pour l'ordinaire fautifs; réunis et combinés ensemble, ils se prêtent mutuellement de la force, de la sûreté, et concourent h établir des jugements assez probables. Comme en médecine il n'y a rien d'absolument cer- tain, et que le plus haut degré de certi- tude médicale ne va jamais au delà d'une grande probabilité, l'urine peut d'autant ])lus facilement induire en erreur qu'il est très-diflicile de connaître eu quoi et de combien elle s'écarte, dans les mala- dies , de l'état naturel, et que la même urine peut signifier la même chose. En eiïet, l'urine limpide et abondante an- nonce cbez les uns une attaque de né- pbrile ; chez les autres, un redouble- ment de fièvre; chez ceux-ci, le délire ; chez ceux-là , peut-être une excrétion critifiue; chez quelques-uns, l'effet d'une boisson aqueuse, etc., parce que la moin- dre passion de lame, la plus légère émo- tion peut changer l'état de l'urine ; parce qu'elle varie suivant qu'elle est vieille ou récente, qu'on l'a laissée long-temps en repos ou qu'on l'a agitée. C'est pour- quoi l'homme prudent, qui ne veut ni risquer sa réputation, ni hasarder le bien de ses mylades, ne se contente point de l'examen des urines; il ne le néglige point, mais il joint les lumières qu'il en relire à celles qu'il peut obtenir des au- tres excrétions, des symptômes du mal, etc., et il p irvicnt par ce moyen à répan- dre un certain jour sur l'état actuel et futur des malades qui lui sont confiés. Il sait d'ailleurs que le principal usage de l'examen des urines Cbt pour connaître le temps de la coclion dans les maladies ai- guës ; que cel examen y sert infiniment ; qu'il est aussi utile dans les affections du fuie, dans l'hydropisie, le calcul, les ulcères des reins cl de la ve.isie ; qu'il est moins avantageux dans les maladies de li lêlc et de la poitrine, encore moins dans les affections nerveuses , hystéri- ques, hypocliondriaques ; et ipi'entin ces signes sont le (dus souvent fautifs, lors- qu'on prélend s'en servir pour distinguer des m.iladies particulières. On voit par-là ce qu'il faut penser de ces gens qui s'affichent sous le titre im- portant de médecins, des urines, et qui, parla seule inspection d'urines apportées de loin, agitées, ballotléesen divers sens, prétendent décider du sexe, de l'âge, du tempérament, de l'état de santé ou de maladie ou de l'espèce de maladie de ceux qui les ont rendues. Les gens éclai- rés, parfaitement instruits de l'ignorance de ces ch.trlatans, ne peuvent que s'en moquer ; mais le peuple , pour qui le singulier est une amorce toujours sûre de le frapper et de l'attirer, court en foule porter à ces prétendus guérisseurs son urine et son argent. Il ne s'aperçoit pas qu'il raconte lui-même sa maladie, et il est tout ébahi de se l'entendre détailler en d'autres termes sur le seul examen de son urine. Pénétré d'admiration, il acliète la drogue de l'empirique et la prend avec cette aveugle confiance qui, dans les ma- ladies légères, suffit seule pour la guéri- son ; mais, dans les cas graves, il ne tarde pas à ressentir les mauvais effets d'un remède souvent violent, administré avec aussi peu de connaissance et de précau- tion, et meurt ordinairement victime de sa crédulité [Encyclopcd., nrl. Urine). Malaclies causées par l'urine.—Cette humeur, par ses qualités vicieuses et par son séjour dans les organes qui la con- tiennent, peut y produire l'irritation, la gangrène, l'inflammation, l'ulcération et des concrétions ou calculs. Si elle est retenue dans ses conduits ou dans son ré- servoir, une portion de celle qui continue à se filtrer dans les reins, et même de celle qui y est accumulée, peut être ré- sorbée par des vaisseaux lymphatiques; et, transportée sur des viscères plus ou](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0060.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)