Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
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Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
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![Bcrs. M.Dcsaullle provint qu'il pourruit t'iicore reuilrc d'iiutn's portions d'Iiyila- liiles on niCiiie des liydiilidcs entières, ]^nrce (pie l'urètre plus dili.té à mesure qu'il en passerait, pourrait se piôtcr assez pour eu laisser sortir de la grosseur d'un noyau d'olive. Il l'engagea à conli- luier le régime délayant, la boisson d'eau de lin et île cliicndenl. Dans l'espace de quinze jours le malade rendit encore par 1 urètre plusieurs particules blanchâtres, comme membraneuses, et ne sentit plus de douleurs à la vcs,-.i(;. Mais son urine continua d'être trouble, purulente; il eut de temps en temps des accès de fiè- vre , et presque toujours des douleurs dans les reins, surtout dans celui du côté gaucbe. Enlin, api ès six semainesde souf- frances continuelles, il mourut. M. Col- leau, maître eu chirurgie de Montereau, fit l'ouverture de son corps. Il trouva le rein gauche en suppuration. 11 y avait du côlé des calices des mamelons plusieurs foyeis J'iiuiueur blanchâtre, grumeleuse et fétide; et dans la snbstaticc de ce rein quelques points purulents qui ne com- muniquaient point avec ces foyers. L'u- retère était épais, moins flexible que dans l'état ordinaire, et conlonail un peu d'hu- meur purulente, i.e rein droit avait des marques de suppuration. J^a vessie était petite, racornie, et n nl'ermait une iielile quantité d'urine fétide. Il n'y avait, ni pierres ni hydalides , ni concrétions lym- phatiques, ni fongiis. s .ai'.res viscères du ventre étaient sains. Quoiqu'il n'ait [loinl paru d'iiydatides dans les voies uriiiair. s de ce malade, il est p obable que les corps étrangers (|u'il a rendus par l'inèlre n'étaient point de simples < oncrétioiH lympliaii(iues , mais des vésicules rompues , ouvertes. M. Ue- sault y reconnut des caractères de mem- brane et la l'orme de vésicule. Peut-être ces hydaliiles se trouvaient elles trop gro.sses pour enfiler la route de l'urètre, qui est plus long et moins dilatable dans I houime que dans la femme. Il est vrai- semblable qu'elles étaient parvenues dans la vessie lorsque M. Otsaull y porta la sonde: car les douleurs (jue le malade rcsseiit.iit depuis deux mois dans ce vis- cère, et qui rcssemlilaicul à celles (jue cause une pierre mobile , et portée au col de la vessie, n'ont cessé qu'après l'issue de ces corps étrangers. Le défaut de rcnitenre ou la molles e de ces hyda- lides emi êchail de les rccuiinaîlre par Ja sonde.—On peut Induire de ce hat que, si la suppuration survient dans les orpanes urinaires où se f.)rment de pa- reilles hydatiiies, elle empêche la forma- tion de nouvelles vésicules, et détruit celles qui sont naissantes (1). Cet acci- dent est très-fâcheux ; car il cause ordi- nairement la mort, tandis qu'on peut vivre long temps en rendant des hyda- tides urinaires, et mêine on peut en guérir. — L'imlication curative est de fa- ciliter l'issue de ces hydalides, et d em- j êcher qu'il ne s'en forme de nou- velles. On peut y parvenir en augmen- tant la sécrétion et l'excrétion de l'urine par les remèdes diuréli(|ues ; mais il faut éviter ceux qui sont trop actifs. Une ob- servation de Menghini, communiquée à l'Académie de Bologne, apprend que l'usairc de la térébenlliiiie est nuisible dans te cas d'iri itation inOammaloire des voies urinaires. Un homme avait une gonorrhée et des douleurs néphrétiques. Son urine n'était point chargée de graviers ; elle était san- glante, et l'excrétion s'en faisait avec ])eaueoup de difliculté. On s'attendait à voir bientôt paraître que'ques petites pierres ; mais au lieu de calculs, il rendit un grand nombre de vésicules ou de cor- ]uiscules blanchâtres, mous, creux, et qui s'enflaient lorsqu'on y introduisait de l'air. Il y en avait de la grosseur d'un ])ois. Les uns paraissaient remplis d'une liumeur gélatineuse; d'autres, d'une lym- phe jaunâtre ; quelques-uns avaient leur surface tachée de ])oints rouges. Dans le temps que ces vésicules continuaient à sortir, on fit prendre au malade des bols de lérébenihine. L'excrétion de ces vé- sicules fut aussitôt supprimée et ne se rétablit que par l'inlerruplion du remède. La térébenthine ayant été donnée une seconde fois, les vésicules s'arrêtèrent de nouveau ; mais elles reparurent dès (1) La conséquence générale que Cho- parl tire ici d'un fait pariiculier est évi- demment forcée. D'ailleurs , même pour ce fait, rien ne prouve que les choses se soieui passées comme le pense notre au- teur. Si l'on peut suppo.ser avec lui que la suppurai ion survenue dans le rein a empêché la formaiinn de nouvelles vési- cules Cl détruit celles qui étaient nais- santes , une nuire hypothèse est tout aussi admissible, savoir, que toutes les bydatiilcs avaient été expulsées et que la suppuration rénale a été l'ciret de la gêne qu'éprouvait le cours do l urino pendanl le séjour des corps dans los voies do co fluide. S.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0088.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)