Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
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Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
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![crélionsqiii se forment Jansles diffdrenles parties du corps humain , nous commen- cerons par l'hisloire de ces concrétions. Des concrc'lionx dans les différentes parties du corps humain. —Il n'est au- cune partie du corps humain dans la- quelle il ne puisse se former des concré- tions. Elles sont dues tantôt à la méta- stase de la matière osseuse, tantôt à la cri'itallisation des humeurs propres aux différents viscères. Rapportons quelques exemples de ces concrétions. I^a matière osseuse se transporte et se jette ordinairement sur les membranes, les vaisseaux et les ligaments. Il n'est pas rare de trouver la dure-mère parse- mée de lames osseuses. Liltre ayant en- levé le crâne d'un jeune homme de dix- neuf ans, mort quatre heures après une chute, a trouvé deux petits corps osseux situés à un pouce l'un de l'autre au côté droit du sinus longitudinal supérieur, entre quelques plans de fibres de la dure- mère. Ces corps étaient ronds, de quatre à cinq lignes de diamètre, hérissés de di- verses pointes fines à leur extrémité, qui perçaient cette membrane et faisaient une saillie d'un tiers de ligne ( Ac. des Sciejic, an. 1713). Un homme sujet à de violents accès de frénésie , et mort d'un abcès au foie, avait la peau ossifiée dans presque toute sa longueur; elle of- frait des lames osseuses, inégales, rabo- teuses, ayant dans quelques endroits deux ou trois lignes d'épaisseur [Ac. des Scicnc, an. 1700). Ces lames sont quelquefois hérissées de pointes longues, aiguës, et qui s'enfoncent dans la sub- stance ou les sillons du cerveau. La plu- part des sujets oîi l'on a trouvé de pa- reilles concrétions avaient l'esprit faible ou des accès d'épilepsie ; d'autres se plai- gnaient de douleurs de tète. M. Sandi- forl cite plusieurs faits donnés par Botal, Yan-Horne , Morgagni, etc. ( Oùser^at. anat. palhoL, lib. m, cap. 2, p. 48). Voyez la collection académique , t. ix , p. 408. La pie-mère peut aussi devenir cal- leuse. Un maniaque, âgé de vingt-cinq ans, mourut dix jours après avoir été trépané à la partie supérieure de la tête, oi.1 il se plaignait depuis quatre ans d'une ptsanleur considérable , quelquefois ac- compagnée de-vertiges, de faiblesses. On ne s'était déterminé à cette opération, pour le guérir de ses accès fréquents de fiiicur maniaque, (ju'après avoir em- ployé inutilement différents remèdes, et d'après le récit du succès que le trépan avait eu dans des cas semblahles ^ celui oii ce jeune homme se trouvait. En ou- vrant le crâne, la dure-mère parut dans l'état naturel. La pie mère était d'un jaune verdàlre, dure et calculeuse à la partie supérieure des deux hémisphères du cerveau : elle avait en quelques en- droits le double de l'épaisseur de la dure- mère. On n'y voyait aucune apparence de vaisseaux , et on la coupait comme si c'eiit été une corne tendre. La substance corticale du cerveau , couverte par cette pie-mère épaisse, était beaucoup plus blanche que dans l'état naturel ; il n'y paraissait guère de vaisseaux sanguins. La portion de la i)ie-mère contiguë à la faux était altérée de la même manière. [Es. d'Edimbourg, t. jv, p. 520.) Haller a vu des lames osseuses à la pie-mère [Elem. pliys. tom. iv, p. 2i). M. Sandifort en donne divers exemples tirés de Bartholin , de Worm , de Che- selden. Il a trouvé la pie-mère d'un vieillard parsemée de petites éminences osseuses, inégales, pointues, qui n'étaient nullement adhérentes à la dure-mère, et qu'il a regardées comme de véritables ossifications de Ja pie-mère [Obs. anal, pathol. lib. III, pag. 46). 11 se trouve sou- vent près du sinus longitudinal supérieur de petits cor])s albumineux, concrets, blanchâtres, lenticulaires, de diverses grandeurs, plus ou moins durs, quelque- fois fongueux et adhérents à la pie-mère et aux veines qui s'ouvrent dans ce si- nus La plèvre s'ossifie quelquefois. J'en ai possédé une grande portion qui était presque entièrement ossifiée ; on y voyait de larges plaques jaunâtres, d'une du- reté osseuse, et de l'épaisseur de cinq à six lignes. Lieutaud donne quelques exemples de l'épaississement, de la den- sité, de la dureté cartilagineuse et de la pétrification du péritoine (Hist. anat. med. tom. i, p. 3 et 324). La matière osseuse peut aussi se jeter sur l'épiploon, sur les membranes des viscères abdomi- naux, du foie, de la rate, de la matrice, etc. Nous en parlerons en traitant des concrétions pierreuses de ces viscères. M. Boyer, chirurgien de l'Hôpital de la Charité de Paris, a trouvé, en ouvrant le cadavre d'un médecin de cet hôpital, une concrétion osseuse dans l'épaisseur de la tunique vaginale du testicule gau- che, où il y avait encore une hydrocèlc, quoiqu'on l'eût traité de cette maladie par le procédé de l'injection. Il se présente quelquefois dans le cer- veau des concrétions os>^iformcs.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0090.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)