Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas.
- Chopart, François, 1743-1795.
- Date:
- 1841
Licence: Public Domain Mark
Credit: Encyclopédie des sciences médicales, ou, Traité général, méthodique et complet des diverses branches de l'art de guérir / M. Bayle, rédacteur en chef. Traité des maladies des voies urinaires ; par Chopart ; avec des notes et des additions par P.-S. Ségalas. Source: Wellcome Collection.
Provider: This material has been provided by The Royal College of Surgeons of England. The original may be consulted at The Royal College of Surgeons of England.
94/506 (page 86)
![blnbles à des goulles de cire. La matière doni elles sont formées est un suc osseux, qui se répaml enlre la membrane interne de l'artère et celle qui est musculaire ou très-dense. Une telle matière est sans doute molle, quand elle s'épanclie; on y trouve en divers cas, sur sa surface ex- térieure, Us traces de libres circulaires qui la pressaient : peu à peu elle se dur- cit comme le cal, ou devient coriace , cartilagineuse, ligamenteuse, tendineuse; elle prend enfin la consistance des os sous diverses figures, perce quelquefois la membrane interne du canal artériel, et forme des pointes plus ou moins lon- gues. De telles ossifications entr.iînent sans doute un grand désordre. L'aorte est toujours en action; ses membranes .sont exposées par conséquent à des Irot ■ lements contre des corps durs, frolle- nienls qui déchirent les fibres muscu- laires. C'est dans ces endroits qui sont déchirés que l'on trouve , comme dit Morgagni, tantôt du vrai pus , tantôt une matière qui est fongueuse, ou qui res- semble a la matière des sléatomes ; il suinte quelquefois de ces déchirures un liquide sanguinolent, et de là viennent en diftcrents cas des ecchymoses. On trouve rarement des traces d'ossi- fication aux veines. L'ossitication des vaisseaux ne se forme guère que dans les artères, enlre leur tunique interne et celle qui est musculaire. Bonnet dit que les veines mêmes du cœur ont paru ossi- fiées comme des artères. Waller a décrit des concrétions très-petites , rondes , dures , qui adhéraient aux parois inter- nes des veines, oii elles jouissaient d'une sorte de mobilité. [Obs. anat , cap. 2 ; de concrcmcntis Icrrestribus , 4G.) Les muscles peuvent être le siège de concrétions ossiformes. Lieulaud rap- porte qu'un vieillard avait le diaphragme cartilagineux et osseux ; de manière qu'en pliant ce muscle , il se cassait en jirodiiisant un bruit semblable à celui des substances osseuses qu'on rompt. Les poumons étaient remplis de tuber- cules calcaires [Hisl. anal. med. t. u, p. 99). Morgagniavaitdéjà remarqué que les colonnes et les valvules ossifiées du cœur se déchiraient ou se rompaient en produisant ce même bruit. Mcckel a observé des concrétions ossiformes dans le , tissu cellulaire des muscles de la cuisse d'un sexagénaire qui avait eu les jambes roides dans l'articulation du ge- nou. Ces concrétions étaient blanches, cylindriques, épaisses d'une ligne et demie et longues depuis une ligne jus- qu'à trois (Coii. ac. t.ix.p. 13). M. San- difort a fait dessiner un calcul trouvé dans les muscles de la jambe d'un gout- teux. (OZ/j. anal nallioL, lib. 4, cap.l, p. 90.) La matière osseuse se répand quelque- fois entre les muscles à la suite des frac- tures. On trouve dans les Mémoires de l'Académie de chirurgie (t. 10, p. 84) un exemple singulier de l eflusion irré- giilière des sucs osseux condensés en forme de stalactites , à la suite d'une fracture à la partie supérieure du fémur par un coup de feu. Celte effusion ne se fait jamais dans le vide des articula- tions lorsque les fractures y communi- quent. J'ai examiné l'articulation du genou de plusieurs sujets dont la rotule avait été fracturée , et je n'y ai point trouvé de matière du cal répandue. A deux rotules fracturées, dont les frag- ments avaient été maintenus dans ua contact parfait et étaient exactement réu- nis ou consolidés, la matière du cal ne faisait aucune prolubér.mce à l'endroit de la réunion , du côté de leur face in- terne. On voyait au contraire en cet endroit une rainure d'environ une li- gne de profondeur. Une de ces rotules a été présentée à l'Académie de chirur- gie. Les ligaments articulaires des gout- teux sont sujets à des incrustations de matières salines , de tuf, de substances tophacées , soyeuses , blancbàlres , fria- bles , et qui contiennent beaucoup de phosphate calcaire (ij ou de matière os- seuse. Il s'y forme quelquefois des dé- pôts épais de substance terreuse et saline qui ])araît semblable à de la craie. La matière osseuse peut aussi se répandre dans la substance des ligaments, les unir et les souder aux os. Le squelette des vieillards présente souvent des ligaments des os du bassin , de la colonnes verté- brale et de plusieurs côtes , tellement ossifiés , et l'iiriiculatiou de ces os si effacée, qu'ils ne font qu'une pièce os- seuse continue. Le Journal des Savants, année 1G93, ofl'ie un exemple d'un sque- lette dont une grande partie des liga- ments était ossifiée et la continuité arti- culaire des os effacée. Wous avons vu eu (1) AVolla.ston a découvert que ces con crélions étaient de l'urale de soude. F. P.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b22272197_0094.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)