Éloge historique de M. Auguste Broussonet / [Augustin Pyramus de Candolle].

  • Augustin-Pyramus de Candolle
Date:
1809
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Credit: Éloge historique de M. Auguste Broussonet / [Augustin Pyramus de Candolle]. Source: Wellcome Collection.

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    ‘25 y retrouva d’immenSes argans dont on recueillait alors les fruitsj le thuia sandaracjue dont il avait déjà tracé Thisloire à son premier voyage ; le gommier , arbre important du genre des mimosa, dont on tire une gomme qui fait un des objpls de com¬ merce du pays; le slatice mucronata, que les Arabes nomment mabouiscJie et qu’ils emploient en onguent dans les maladies cutanées ; un stapelia qui leur sert d’aliment, et un grand nombre d’autres végétaux rares ou inconnus. Il fut tén:ioin, pendant l’hiver de 1800, d’un de ces fléaux parti¬ culiers à l’Afrique: des vols immenses de sauterelles arrivaient du sud et formaient des especes de nuages de quatre lieues d’étendue ; les unes, jetées par le vent, allèrent tomber dans la rner et y formèrent des îles flottantes ; les autres vinrent fondre sur la province de Duquela^ où ces insectes dévorèrent toutes les ré¬ coltes au point que , faute de blé, on fut obligé de se nourrir d’orge vert et des sauterelles elles-mcmes. A ce fléau en suc¬ cédèrent plusieurs autres ; la famine désola les campagnes ; la guerre exerça ses ravages dans l’empire de Maroc ; des chaleurs affreuses accablèrent les habitans, et furent accompagnées du plus cruel de tous les maux ; la peste vint dépeupler les cités les plus florissantes. Fez ^ Mic|uenez, Rabat en sentirent les funestes effets ; Maroc en fut presque entièrement dévasté ; cette ville était devenue un desert où des chiens et des oiseaux de proie se disputaient les restes des cadavres ; le Roi demeuré presque seul dans un jardin situé hors de la ville , avait vu revenir deux individus d’un détachement de douze cents soldats quÙl avait envoyé dans une de ses provinces. Bientôt la ville de Mogador elle-même fut envahie par la peste. M. Broussonet resta à son poste tant que la prudence le permit , et fut lè dernier des agens français qui ait osé demeurer à cette époque dans l’enceinte des pays pestiférés. Il ne pouvait se résoudre à quitter cette région dont il n’avait fait qu’apercevoir les ri¬ chesses botaniques. De Mogador il voyait l’Atlas toujours couvert de neige, braver les horribles chaleurs de la 2one torride; il .4