Alfred Giard (1846-1908) et son oeuvre / [Alfred Giard].

  • Giard, Alfred, 1846-1908
Date:
1909
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Credit: Alfred Giard (1846-1908) et son oeuvre / [Alfred Giard]. Source: Wellcome Collection.

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    IT Darwin, m<ltin6 de Renan ; voil^, je crois, la definition qui conviendrait le mieux a Giard. Non pas qu’il fut particulierement Darwinien; il se rangeait franchement, au contraire, parmi les plus fervenls disciples de Lamarck; mais il aimait mieux la meihode de Darwin. G’est dans I’oeuvre de Darwin qu’il avail appris rimportance des observations d’apparence secoiidaire. A une ^poque ou I’enseignement des sciences naturelles se bornait en Franco a des questions d’anatomie, a des questions cataloguees dans des programmes, Giard, s’inspirant de « rOrigine des Especes comprit tout 1 inter^t qui s attache h la constatation piAcise des jjetits faiU negliges par les anciens naturalistes. C’est dans ces petits faits, ou les gens non piAvenus voient des amusettes d’enfants, qu’un esprit averti trouve quelquefois I’idee d’une loi generate. GrSce a ces jeux de la nature, I’observation du monde vivant prend la valour d’une experimentation infiiiiment renouveiee. La nature fait, en effet, des experiences pour nous, car, dans chaque cas, un ou plusieurs facteurs different des lacteurs similaires d’un cas voisin. Il n’y a qu'a regarder et a conclure, mais pour voir et pour comprendre, il faut une sagacite rare. Giard avail au plus haul point cette sagacite qui fait le vrai naturaliste pliilosoplie', celui pour lequel un fail n’est pas important par lui-meme, mais par ridee qu’eveille sa comparaison avec d’autres fails. Pour savoir, dans chaque cas, quelle comparaison est feconde, il faut connaitre beaucoup d'autre cas. Giard avait une erudition zoologique et botanique que personne n’a plus maintenant*qu’il est mort; et cette erudition, il la devait, j’en suis convaincu, 4 I’influence des livres de Darwin. Il avait d’ailleursla coquetterie de cette erudition ; il aimait a relever les erreurs, meme quand elles n’etaient pas tres importantes * relativement au sujet traite. Si I’influence de Darwin sur Giard est evidente, il y avait du moins entre ces deux rares esprits une difference Ires remarquable. A I’austerite triste de Darwin, Giard opposait un scepticisme souriant; il etait essentiellement Frangais; mais la legerete brillante de notre race ne nuisait pas chez lui k la profondeur. Et quand il traitait la question la plus grave, sa prodigieuse intelligence empediait qu’il ne pretat a son sujet une importance exageree; il n’avait rien du pedant; ses lemons magistrales etaient emailiees de boutades de gamin parisien. Au moment memo oil il defendait une opinion, il ne pouvait s’empecher de remarquer les c6tes seduisants de I’idee