L'intoxication chronique par la morphine et ses diverses formes / par le L.R. Regnier.
- Régnier, L. R. (Louis Raoul), 1861-
- Date:
- 1890
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Credit: L'intoxication chronique par la morphine et ses diverses formes / par le L.R. Regnier. Source: Wellcome Collection.
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![lorsqu'on l'emploie en potion. licite neuf malades àlui,quiont fait des in] cotions sous-cutanées pendant des périodes variables de neuf mois à trois ans pour des névralgies abdominales uté- rines, faciales,cervico-bracbiales, sciatiques, ou pour des dou- leurs d'une autre origine.« Tous, dit-il, semblent plus loin de la guérison qu'ils n'ont jamais été et ne trouvent de soulage- ment que dans un usage incessant des injections. Tous décla- rent que, sans la morphine, la vie ne leur serait pas supporta- ble. » Clifford Albbuttconfesse ensuite qu'il ignorait le danger oîi il s engageait en n'interdisant jJas la répélitiondesinjections. 4. Personne, dit-il, n'avait l'expérience de ces effets funestes et tous nous avions celle du soulagement que donnent les piqûres. Mais graduellement j'acquis la conviction que la morphine crée, comme l'opium pris par la bouche, im besoin artificiel et qu'elle produit par l'accoutumance un affaiblisse- ment, une dépression dont elle est cause. » Il avait constaté chez ses malades les phénomènes de l'abs- tinence. «Tous les patients dont j'aiparlé, ajoute-t-il,tombent, lorsque la morphine s'élimine de leur corps, dans un état indescriptible de dépression et d'irritabilité, dontlamorphine seule les sort et contre laquelle ils l'emploient encore et encore. Ils sont persuadés que sans elle leurs douleurs vont reparaître et les martyriser de nouveau. Les sujets qui s'adonnent à la morphine, l'expérience le prouve, deviennent déprimés, irrita- bles et tributaires d'une habitude nouvelle, celle de Tintoxica- tion par cette drogue. » L'éveil était donné dans les deux mondes. Dès 1878 Braitli- waite publiait dans la Lancet une observation de morphino- manie. Après lui Griffith, Clarke, Lloyd exposaient les résultats de leurs cures. En Amérique, Mattison donnait, en 1879, dans une lettre adressée au Médical Record, relativement à une observation d'Hutchinson, la preuve qu'il avait une connaissance assez approfondie déjà de la maladie des habitués de l'opium. La France garda plus longtemps le silence.En 1877,1a thèse de Dalbanne rapporte bien quelques-uns des accidents du](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b2146893x_0012.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)