Les voies de conduction du cerveau et de la moelle / par W. v. Bechterew.
- Vladimir Bekhterev
- Date:
- 1900
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Credit: Les voies de conduction du cerveau et de la moelle / par W. v. Bechterew. Source: Wellcome Collection.
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![Malheureusement un grand nombre de leurs semblables et non des moins impor- tants attendent encore un jugement définitif et celui-ci risque d’autant plus de traîner en longueur que cette dernière méthode est en l’espèce souvent inapplicable. Force est donc de s’en tenir au Pal et au Marchi . C’est alors que la difficulté d’interprétation dont nous parlions tout à l’heure permet de plaider presque indéfiniment le pour et le contre. Nous en rencontrerons de nombreux exemples en étudiant la structure de l’encéphale . Une lésion L a sectionné les fibres qui réunissent deux centres A et B. La dégénération est au maximum en AL, beaucoup moindre en LB, mais en AL un certain nombre de fibres sont restées saines : elles peuvent venir de A ou bien encore d’une tierce région. Quant aux quelques fibres dégénérées en LB, la première idée qui vient à l’esprit c’est de les consi- dérer comme le bout périphérique des fibres demeurées saines en AL ; mais elles peuvent aussi provenir de B ou d’ailleurs. Il faut donc par les seuls caractères de la dégénération LB décider du lieu d’origine des fibres qui la présentent, c’est à dire conclure à une dégénération normale ou rétrograde. C’est ainsi que l’on peut schématiser la difficulté, souvent d’ailleurs plus compliquée. Il existe bien quelques critériums : ainsi l’atrophie, mettons même la « dégé- nération » cellulipète est plus lente, beaucoup plus lente, du moins à partir d’une certaine distance de la lésion : elle est, dit-on, centrifuge, progressant vers le point d’interruption et s’accompagne après un temps plus ou moins long de lésions secondaires des cellules d’origine. Mais ces lésions elles-mêmes quoique très étudiées ces derniers temps ne l’ont été que par des méthodes radicalement insuffisantes, et dont le déterminisme est tout entier à faire : ce ne sont encore que des inconnues qui ne feraient souvent que compliquer l’équation, Quant à l’atro- phie de ces mêmes cellules d’origine, sa valeur est beaucoup plus grande : mais elle n’est nettement démontrable que lorsqu’elle est ancienne et porte sur un grand nombre d’éléments, quand, pour ainsi dire, elle est visible à l’œil nu. Bref il faut attendre et pour bien apprécier ce qu’on peut espérer des procédés actuels, qu’on se rappelle tous les faisceaux dont la dégénération, après une lésion déterminée, avait d’abord été interprétée comme rétrograde et est actuellement considérée comme wallérienne, ou inversement. ] 8° La méthode physiologique fait usage des vivisections. Elle s’appuie sur ce fait qu’il est possible, sur l’animal en expérience, de mettre en activité certains centres et les fibres nerveuses qui en dépendent par des excitations directes (excitation électrique) ; d’autre part, la destruction de ces centres ou bien la section des fibres en supprime natu- rellement le fonctionnement : on peut donc, des symptômes observés au moment de l’excitation, conclure à l’existence de connexions entre un segment quelconque du système nerveux et telle ou telle région de la périphérie : la vérification est facile à faire par la section des faisceaux nerveux intermédiaires. La grande valeur de cette méthode tient à ce qu’elle permet de suivre une fibre dans tout son trajet et, en même temps qu’elle en décèle le trajet anatomique, d’en montrer le rôle physiologique sur lequel restent muettes les autres méthodes énumérées. Ce procédé, d’une extension très générale, sert la physiologie comme l’anatomie : on peut dire que c’est à lui que l’on doit la majeure partie des données que nous possédons sur les connexions réciproques, anatomiques et physio- logiques du cerveau et de la moelle. On peut encore lui rattacher : 9° La méthode pathologique qui repose sur le même principe : destruction non plus expérimentale mais pathologique d’une région quelconque du système nerveux central. io° Une méthode plus récente [et que l’on ne peut mieux appeler que Méthode de Bechterew] (i) se sert concurremment de la physiologie et do l’embryologie. La (i) V. v. Bechterew : « De la combinaison des méthodes embryologique et physiolo- gique avec la méthode des dégénérations ; son importance dans la physiologie expérimentale du système nerveux », Neurol. Central., 1895, ire livraison.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b28084603_0023.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)