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Médecine pratique de Sydenham: avec des notes / ouvrage traduit en françois, sur la dernière édition angloise, par feu M.A.F. Jault.
- Sydenham, Thomas, 1624-1689
- Date:
- 1784
Licence: Public Domain Mark
Credit: Médecine pratique de Sydenham: avec des notes / ouvrage traduit en françois, sur la dernière édition angloise, par feu M.A.F. Jault. Source: Wellcome Collection.
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![{ DE L'AUTEUR. xx] empêché les progrès de la Médecine; car nous ne fe- rions pas aujourd'hui à ignorer la maniere de. guérir ces maladies , fi les Auteurs qui ont communiqué là- deflus leurs expériences :& leurs obfervations, ne s’étoient pas laiflé tromper en mettant une efpece de maladie pour une autre. C’eft ce qui a fait auf, à mon avis, que la matiere médicale eft devenue d’une étendue immenfe, mais avec très peu de fruit. 9. En fécond lieu, celui qui voudra donner une Inconvéniens Hifloire des maladies , doit renoncer à toute hypo- < LYPOReE thefe & à tout fyftême de Philofophie, & marquer avec beaucoup d’exaétitude les plus petits phénoménes des maladies qui font clairs & naturels, imitant en cela les Peintres qui ,. dans leurs portraits , ont grarid foin d'exprimer jufqu'aux moindres taches des perfonnes qu'ils veulent repréfenter. On ne fauroit prefque dire de combien d’erreurs ont été caufe ces hypothefes phy- fiques ; d’un côté, les Auteurs qui s’en font laiflé en- têter, attribuent aux maladies des fymptômes qui n’ont jamais exifté que dans leur cerveau, & qui auroient dû néanmoins fe manmifefter, fi leur hypothefe étoit véritable; d’un autre côté, lorfqu’un fymptôme qui accompagne réellement la maladie dont il veulent tracer l’idee, fe trouve quadrer avec leur hypothefe, alors ils exagerent outre mefure ce fymptôme, & en font , comme on dit, d’un rat un éléphant, ni plus ni moins que fi rout le refte dépendoit de là; mais ft le fymptôme ne s'accorde pas avec l’hypothefe, alors, ou. ils n’en font point du tout mention, ou ils en difent peu de chofe, à moins qu'ils ne puiflest laccommoder & l’ajufter à leur fyftème , au moyen de quelque fubrlité philofophique (1). +4. - (1) Les hypothefes doivent leur origine à la vanité & à une vaine -curiofité : d’où il eft aifé de concevoir combien elles doivent em- pécher les progrès de la Médecine , qui eft une fcience fondée fur des expériences fages , & des obfervations exates & fuivies ; au lieu que les hypothefes ne font établies la plupart que fur des principes ob{- Curs ou arbitraires , &T ne méricent d’autre nom que celui de pro- duions informés d’irie imagination déréglée, L'erreur de négliger des effets fenfibles & palpables , pour en rechercher les catifes fe- cretes , & abfolument impénétrables , n’eft pas une chofes nouvelle. C'eft ce qui a embarraffé la Médecine d’une multitude d’hypothefes qui n’ont fervie qu’à rendre cet Art incertain, douteux, trompeur , myftérieux , &t en quelque façon inintelligible. ; Fa confidérant ce pernicieux effer des hypothefes, il paroîtra fur- b üj](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b33085699_0002_0023.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)