Minutes of evidence taken by the Royal Commissioners appointed to consider the draft charter for the proposed Gresham University in London ... / presented to both Houses of Parliament by command of Her Majesty.
- Great Britain. Parliament. House of Commons.
- Date:
- 1894
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Credit: Minutes of evidence taken by the Royal Commissioners appointed to consider the draft charter for the proposed Gresham University in London ... / presented to both Houses of Parliament by command of Her Majesty. Source: Wellcome Collection.
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![PAPER No. 12. 3nf* Paper No. 12. Paper forwarded to the Commission by M. Gilbert Boucher. Avant d'entrer dans le detail de l'organisatiou et du fonctionnement de noire Enseignement Superieur, il y aurait lieu de remarquer qu'il n'est legalement ac- cessible qu'a ceux qni out deja recti nn enseignement classique, designe plus particulieremeni >us le nom d'enseignement secondaire.* Independamment de toutes autres conditions spe- ciales, il faut, eneffet, pour etre admis dans les grandes ecoles du Gouvernement, et notamment dans les ecoles militaires, aussi bien que pour pouvoir prendre ses degree dans nos Facultes, avoir eatisfait a certains examens qui temoignent d'une connaissance serieuse des matiercs qui font l'objet de cet enseignement secondaire. Ces examens qui portent le nom d'examens du Baccalaureat sont les mcmes pour tous. Les cours partout identiques de nos lycees et de nos colleges (etablissements de l'Etat), en donnant aux jeunes gens une culture g.'nerale, exclusive de toutes preoccupations d'enseignement professionnel, les pre- parent en meme temps a subir les epreuves du Bacca- laureat, qui no sont en realite que le controle de bonnes etudes classiques. (Jomme le titre de Bachelier est indispensable a quiconque veut entrer dans les Ecoles du Gouverne- ment ou se faire inscrire dans une Faculte, il en resulte que lorsqu'un jeune homme n'est pas parvenu cntre 18 et 20 ans a. obtenir son di])16me, il doit re- noncer a poursuivre plus loin see etudes. Et comme d'un autre cote les grades que conferent les Ecoles et les Facultes sont necessaires pour remplir les fonctions pnbliques, et exercer ce que nous appelons les rarrirres liberates, c'est-a-dire le Professorat, la Medecine, les Professions juridiques, an echec definitif au Bacca- laureat t a ]iour consequence d'cxclure pour toujours le candidat malheureux des emplois ])ublics aussi bien que des carrieres liberates. II faut ajouter enfin que dans un milieu social un peu eleve, on est jusqu'a un certain point disqualifie lorsqu'on a eehoue a ces examens. Et ces diffl'rentes raisons expliquent suffi- sammcnt, je crois, |)ourquoi notre enseignement se- condaire est si suivi; et comment malgre de grands defauts dont le surmenage de jeunes intelligences n'est pas le moindre, il donne une moyenne d'hommes assez instruits et bien prepares pour d'autres etudes.% * Nous entendons par enseignement classique, 1'instruction domuie aux enfants des hautes classes de la society et des classes moyennes, et dont l'etude ties langues aneiennes aussi bien que des elements des sciences est la base.—Son nom d'enseignement secondaire vient de ce qu'il no s'adresse qu'il ceux qui ont deja acquis ces premieres notions du savoir que nous appelons une instruction primaire et qu'on recoit dans les ecoles publiques (elementary schools). Mais en fait nos ecoles primaires, comme les votres, ne sont frequentces que par les enfants du peuples et leur veritable appellation serait la denomination allemande de Volkssehulen. Ainsi nous avons trois degres d'enseignement; l'en- seignement primaire ou (Slementaire; I'enseignement secondaire ou classique: et I'enseignement supi'srieur. t Rien n'empecbe un candidal qui a eehoue plusieurs fois aux examens du Baccalaureat de se representer encore. Mais en fait apres un ou deux cchees. il returnee genera lenient a obtenir son di plume. t Voici un exemple de ce surmenage et de lasomme de t ravail qu'on exigeait jusqu'a ces dernieres annces des collcgiens. Le tableau suivant extrait de la dernicre statist ique de I'enseignement secondaire public en 188!t, donne l'emploi du temps le plus generalemeut adopts alors dans nos lycees. [jes eleves se lcvent A 5 h., 30 et se couchent a 8 h. 30. La journee esl done de 15 heures ; elle comprehend :— Lever et soins do proprete. - ■ o h. 20 -Cua' : ?5h. 50il7 h. IT, - - - . 4 etudes- •jl?a2h.,irti : - S 7 1,. 10 Ls h. a s h! 4 reercal i< ms ropas (7 h. 30 a 8 h. ) to h. a 10 h. 15 ) midi 3 * a 1 h. 14 h. 15 a 5 h. fOh. 15 - ) o h. 30 - ) 2 h. o h.: .0 h. 3o .■in Les diplomes de Bacheliers, ainsi d'ailleurs que tous les autres diplomes octroyant un grade universitaire, sont conferes exclusivement par l'Etat, qui delegue a ses Facultes et a elles seules, la mission d'examiner les candidats et de leur delivrer des grades. 11 en resulte que bien que la liberte de I'enseigne- ment existe en France, on peut dire qu'il ne s'y donne qu'un enseignement out est celui de l'Etat. et cela a tous les degres sans en excepter 1'instruction primaire (elementary education). En effet non seulement l'Etat a partout ses etablissements d'education, Ecoles pri- maires, lycees, Faculte's, fondes et entretenus a ses frais, et relevant d'une maniere absolue du Ministre de 1'instruction publique, mais il a, au moyen de la cellation des grades Universitaires, place dans sa de- pendance tous les e'tablissements libres d'education. Du moment on il conferait ces grades, il a etc le maitre d'irnposer ses programmes et naturellement il les a impose's. Des lors quiconque, en dehors de l'Universite, a voulu enseigner, a du enseigner comme lui, les memes choses et par les memes methodes : car si per- sonue n'est oblige d'etre Bachelier ou Docteur, on ne peut etre bachelier ou docteur qu'en subissant les examens offieiels, pour lesquels il faut savoir ce que l'Universite professe. O'est ainsi que partout on ex- plique les memes auteurs, on etudie les memes livres; a. ce point, que les Jesuites, par exemple, sont obliges d'apprendre a leurs eleves l'histoire et la jiihilosophie, non pae selon leurs doctrines, mais d'apres l'esprit, certainement tres different, qui anime I'enseignement public* Je n'ai pas ici a apprecier des faits, mais je veux seulement rappeler qu'en France les questions d'en- seignements ont, peut-etre plus que partout ailleurs, un cote politique dont on ne peut nier l'importance. Notre systeme d'education, tel que l'a cree Naiioleon, a en surtout pour but, en donnant la toute jiuissance a l'Etat la'ique, de soustraire 1'instruction de la jennesse a la domination de l'Eglise. Et apres un siecle e'est encore l'Eglise qui est seule capable de se poser en rivale de l'Etat.f Munis de Jeurs diplomes de Bacheliers, les jeunes gens so specialiseut; et, quittant les lycees, viennent suivre les cours des Facultes. Nos Facultes, qui sont nos etablissements publics (c.-a.-d. offieiels) d'enseignement supe'rieur, se divisent Total 15 h. O 8'2!9U. Une veillee facultative d'une heure existe pour les eleves des hautes classes, a partir de la rh6torique inclusivement. Jm promenade et les recreations plus longues et plus raultipH6es reduisent a 4 h. 10 le jeudi et a 3 h. 55 le dimanche le temps consaere a l'etude. La sortie reglementairea lieu tons les 15 jours; le dimanche a Paris, et le jeudi dans les departements. On vient tout recemment d'apporter quelques modifications a cet etat de choses et de diminuer un peu le temps consaere aux etudes. Mais encore en 1889, de 10 ans a 18, nos enfants avaient en tout et pour tout deux heures de recreations par jour. • L'organisation d'un enseignement d'Etat a tous les degres, depuis I'Enseignement primaire jusqu'a I'enseignement des plus hautes sciences, a ete l'oeuvre de Napoleon ler, et il a donne a cette immense armee de professeurs et d'instituteurs (parish schoolmasters) nommte et retribues par 1'Htat, le nom d'Universite de France. Aussi par ce mot d'Universite, il ne taut pas entendre comme en Angleterre, un etablisse- ment d'Bnseignement Superieur, mais l'ensemble des maitres qui torment le personnel enseignant officiel; ou ce qui revient au meme, l'Etat enseignant. A.lat6te de l'Universite se trouve le Ministre de 1'instruction Publi- que qu'on designe aussi parfois par le nom de Grand Maitre de l'Univer- site, tit re qui a cesse du reste d'avoir un caractere officiel. Enfin a cote du Ministre existe une grande assemblee consultative, le Conseil Superieur de 1'instruction Publique, appelee it des epoques fixes a d(diberer et a donner son avis sur les questions les plus importantes en mat ierc d'education. t La collation des grades par l'Etat a etc l'objet de vives attaques de la part du parti catholique. qui. en 1875. parut un moment sur le point ill' lui arracherce privilege. L'assemblce nationale, ou les cathohques militants se trouvaient en niajorite, vota alors une loi qui autorisait les etablissements libres d'enseignement superieur a faire subir ;\ leurs Aleves les examens conferant des titres Universitaires, sous la condit ion que les juris d'examens fussent composes par moitie de Professeurs des Pacultes de l'Etat, C'etail la un fait considerable. Mais des 1880 la loi fut rapport re el dans les conditions de notre organisation sociale. e'etait la incontestable- ment un acte de sagesse. s](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b24749436_1365.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)