L’herpétisme : pathogénie manifestations, traitement, pathologie expérimentale et comparée / par L. Gigot-Suard.
- Date:
- 1870
Licence: Public Domain Mark
Credit: L’herpétisme : pathogénie manifestations, traitement, pathologie expérimentale et comparée / par L. Gigot-Suard. Source: Wellcome Collection.
Provider: This material has been provided by the Royal College of Physicians of Edinburgh. The original may be consulted at the Royal College of Physicians of Edinburgh.
50/486 (page 36)
![l'urée en carbonate d'ammoniaque, et c'est à ce nouveau produit infectant l'économie tout entière que seraient dus tous les jJ^éno- mènes toxiques. Malheureusement encore, on peut leur objecter : » 1° Que l'existence de ce ferment n'a jamais été démontrée par personne ; »' 2° Qu'il y a du carbonate d'ammoniaque à l'état normal dans le sang ; » 3 Enfm, que M. Claude Bernard a pu injecter dans les veines d'un chien du carbonate d'ammoniaque en beaucoup plus grande quantité qu'il n'existe normalement, sans provoquer autre chose que des cris, une grande agitation, mais aucun des accidents propres à l'urémie » (1). D'un autre côté, dans une note communiquée à l'Académie des sciences, M. Gallois s'exprime ainsi: (2) « J'ai administré l'urée à la dose de 20 grammes à cinq lapins, dont le poids variait entre 1,500 et 2,000 grammes, et tous ont succombé avec les mêmes symptômes. Les symptômes de l'em- poisonnement par l'urée, chez les lapins, peuvent se résumer ainsi : accélération de la respiration, alFaiblissement des membres,' trem]3lements avec soubresauts, convulsions générales, puis tétanos et mort. Les lésions cadavériques sont le plus souvent nulles. » J'ajoute et j'insiste à dessein là-dessus, que l'urée naturelle empoisonne les lapins exactement comme l'urée artificielle, et qu'on ne peut imputer la mort aux cyanures qui seraient contenus dans l'urée artificielle, car les réactifs chimiques n'avaient nulle- ment décélé la présence de ces corps dans celle dont je me suis servi. » De plus, je crois pouvoir conclure de mes expériences que l'urée empoisonne en tant qu'urée et sans se transformer en car- bonate d'ammoniaque; car, au moment même où mes animaux succombaient aux accidents les plus aigus, jamais, dans l'air qu'ils expiraient, je n'ai pu constater la i^résence du carbonate d'ammo- niaque. » J'ai répété les expériences de M. Gallois; j'ai fait prendre à des lapins jusqu'à 5 grammes d'urée très-pure en vingt-quatre heures et pendant huit jours, soit 40 grammes en tout, sans résultat. D'où je conclus, en rapprochant mes expériences de celles qui ont été (1) Gazette des Hôpitaux, 1800, p. 285. (2) Séance du G avril 1807.](https://iiif.wellcomecollection.org/image/b21918387_0050.jp2/full/800%2C/0/default.jpg)